19/11/2022

[PROJET ÉLÈVES & PROFS] Le Green Challenge du pays de Vannes, c'est quoi ?

Le Green Challenge du pays de Vannes a débuté le jeudi 4 octobre. Au campus, un groupe d'une dizaine de lycéennes en seconde et terminale participent à cet événement organisé, pour la deuxième année d'affilée, par la commission Éducation à la transition écologique (Été) du Preintemps de l'Entreprise. Évènement éducatif autour de l’environnement, il réunit des lycéens, étudiants et entreprises afin de proposer des projets concrets vers la transition écologique. Mme Langlet, professeure d’histoire-géographie et de la spécialité HGGSP, nous explique plus en détails ce qu’est le Green Challenge et exprime son ressenti face à l’enjeu climatique.

Le lycée Saint-Paul fait partie d’une association qui s’appelle Territoire Apprenant, elle-même rattachée au bassin de Vannes. La genèse de cet organisme est de mettre en commun les acteurs du territoire vannetais – entreprises, associations, représentants des collectivités locales – dans le but de faire du lien avec notamment les établissements scolaires. Territoire Apprenant a proposé depuis l’année dernière, d’inviter des élèves des établissements scolaires du bassin vannetais à réfléchir à la transition écologique. L’année dernière, un groupe de BTS du campus y avait participé ; cette année, il y a un groupe de BTS Support à l'action managériale qui va participer mais en tant qu’organisateur de la cérémonie de clôture. C’est dans leur parcours, le vendredi après-midi, de trouver des projets et travailler sur leur réalisation. Le Green Challenge est donc un premier projet sur lequel ils vont pouvoir travailler. En parallèle de ça, je trouvais intéressant qu’il y ait une équipe du campus avec des élèves de Saint-Paul et Saint-Georges et des BTS. Ça ne s’est pas fait. Mais j’ai, pour l’instant, une équipe de dix élèves, essentiellement de terminale et de seconde, qui ont participé jeudi dernier [n.d.l.r. : le 4 octobre] à la journée de lancement. Ils ont d’abord travaillé, le matin, sur une fresque nommée dite "de la Renaissance écologique". C’est un intellectuel français qui a travaillé sur une fresque médiévale présente à Siennes, la fresque "des effets du bon gouvernement". Celle-ci montre les effets positifs de la ville lorsqu’elle est bien dirigée et, de l’autre côté, une seconde fresque montre tous les effets négatifs. Julien Dossier a utilisé cette fresque afin de réfléchir aujourd’hui sur l’impact environnemental, le lien entre environnement, gouvernance, sécurité, écoles, économie, etc. Il fait un maximum de liens entre ces enjeux qu’il nomme les 24 chantiers, car tout est interdépendant, pour que le développement durable se mette en place et que l’on puisse effectuer la transition écologique. À partir de cela, les élèves ont réfléchi à une problématique d’établissement. Elles l'ont établie et réfléchissent maintenant à ce qu’il faut mettre en place concrètement. Il faut donc présenter un projet fin mars devant un jury. Des prix vont être remis au meilleur projet, au projet le plus original. Nous sommes partis plutôt sur une problématique d’établissement autour de la façon dont on pourrait calculer l’impact environnemental de nos événements organisés au sein du lycée, notamment lors du festival Mosaïc. Comment peut-on réduire cet impact mais également utiliser ces événements comme un support de sensibilisation à la cause climatique et à la nécessité de la transition écologique.

Quels sont vos sentiments vis-à-vis du lancement de ce challenge, vis-à-vis de l’équipe d’élèves qui se sont engagées ?

C’est hyper motivant ! Le groupe est composé de filles qui sont revenues enchantées de la journée de lancement, elles étaient hyper contentes de rencontrer d’autre lycéens. La démarche est allée jusqu’au temps du midi, elles ont préparé leur repas avec une association qui s’appelle « Les cuisiniers solidaires ».

C’est une association qui récupère des marchandises en grande distribution, des invendus, etc. Elles ont fait leur déjeuner du midi qu’avec ce type de produits. Elles étaient ravies de faire cela et ça a permis de faire connaître cette association, de sensibiliser à la manière dont on consomme. Je les ai senties très motivées.

Elles m’ont envoyé un message le soir même, car je n’ai pas pu assister à toute la journée, en me disant « c’était trop bien, on a plein d’idées ! ». Donc on va se revoir après les vacances pour définir concrètement les projets que l’on va mettre en place.

À quelle fréquence allez-vous vous réunir ?

Ce n’est pas un atelier durant lequel on se réunit très régulièrement. À cause de la difficulté de trouver des créneaux, nous avons pensé nous réunir lors de temps forts de l’ordre de trois ou quatre dans l’année. Peut-être sous la forme de réunion petit-déjeuner… autour d’un croissant et d’un café, nous réfléchirons au Green challenge !

Ce challenge mobilise les jeunes autour de la transition écologique. En tant qu’enseignante au lycée, avez-vous remarqué une évolution de la sensibilité des jeunes par rapport à ce sujet au cours de votre carrière ?

Je pense que oui : j'ai souvent remarqué que les jeunes n’aiment pas que l’on dise qu’ils ne s’y intéressent pas. À chaque fois que je lance la pique juste pour voir comment ils réagissent, c’est vrai que les jeunes n’aiment pas. Ils répondent que si, ils s’y intéressent, que, bien sûr, ils sont sensibles à la question environnementale.

Encore aujourd’hui avec les terminales en spé, j’ai fait un débat sur la problématique « Faut-il regarder la Coupe du monde au Qatar ou pas ? ». Et les enjeux environnementaux sont tout de suite revenus. C’est-à-dire qu’ils étaient bien au fait que ça avait eu un impact extrêmement négatif au niveau environnemental. Et que ça va avoir un impact extrêmement négatif au niveau environnemental également. Donc je sentais bien que les élèves sont sensibles à cette question.

Je pense aussi qu’il y a encore plein de progrès à faire mais aussi que ce n’est pas qu’une question à hauteur des jeunes : c’est une question générale, de société. Si on a tendance à penser que nous, à notre petite échelle, ce qu’on fait n’a pas d’impact, on ne va rien faire. Et je pense que l’on est un échelon hyper important de la transition écologique et que donc les impacts seront importants si nous agissons tous.

Ce challenge, qui traite d’un sujet assez alarmant – phénomène d’écoanxiété – n’est-il pas aussi porteur de beaucoup d’espoir pour notre futur ?

Moi, quand je suis allée à cette journée de lancement, de voir des enseignants mobilisés, de voir des gens du bassin vannetais mobilisés, de voir des entreprises aussi s’investirent, de voir tous ces jeunes d’horizons complétement différents… je me dis que oui, c’est porteur d’espoir. Ça veut dire que s’il y a échos à ce type d’évènements, c’est que les gens ont envie de se bouger pour que les choses changent. C’est plutôt positif quand même, oui.

Lors de cet échange avec Mme Langlet, ce qui m'a marquée, c'est la positivité de cette action qui réunit des acteurs divers autour d’un sujet qui nous concerne tous. Au contraire de nous renfermer les uns les autres dans nos peurs, le changement climatique est ici la cause de réunion et de fédération, d’émulsions d’idées et d’action concrètes. C’est un projet émouvant et inspirant dont on a hâte de suivre les avancées !