[LE JOURNAL DU CAMPUS] La minute verte - Paul Watson, un héros en prison
Paul Watson, un héros en prison.
Le 21 juillet, le fondateur de l'ONG de sauvegarde des océans, Sea Shepherd, a été arrêté par les autorités danoises. Pierre Niney, Brigitte Bardeau ou encore Nagui demande sa libération. Retraçons le parcours de l’un des premiers militants écologistes.
Barbe blanche, yeux perçants, cheveux en bataille... Qui penserait que derrière cet homme se cache l'un des plus grands activistes de l'Histoire. Paul Watson, ce nom ne vous évoque peut-être rien, mais la vie de milliers de baleines en dépend. La mer, c'est son élément et il commença très jeune à la protéger. A 21 ans, il fonde avec 12 collaborateurs l'association Greenpeace, à cette époque appelée « Don't make a wave ». Cette association émergente s'opposait alors aux essais nucléaires en mer.
Très rapidement, Paul Watson se fit remarquer pour ses idées dites « radicales ». Un jour il déclara même : « Je suis prêt à mourir pour sauver une baleine ». Il quitta Greenpeace suite à des divergences de point de vue sur les méthodes d'actions pour protéger la faune marine. Préférant une approche plus directe dans la sauvegarde des cétacés, il fonda en 1977 l'ONG Sea Shepherd (berger de la mer). Ses méthodes : Agir, intervenir, secourir.
Concrètement, Sea Shepherd fait le travail que les Etats n'ont pas le courage de faire. Personne n'agit face aux navires de pêche illégaux. En toute connaissance de causes certains pays comme le Japon, la Norvège ou l'Islande persistent à massacrer ces animaux malgré les interdictions datant de 1986. De nos jours, l'ONG Sea Shepherd est l'une des plus puissantes au monde possédant 11 bateaux, un hélicoptère et plusieurs drones d'observation.
Depuis très longtemps, le Japon chasse la baleine pour sa viande et sa graisse pour des raisons « scientifiques ». La viande de baleine est principalement destinée à l’exportation. En effet, les Japonais n’en mangent que très peu. Ces activités rapportent des sommes colossales. Paul Watson et Sea Shepherd ont fait perdre beaucoup d'argent aux entreprises de pêche japonaises en les empêchant de tuer des baleines. C’est pour ces raisons que certains accusent le Japon d’avoir fait pression sur le Danemark dans le but d’arrêter Paul Watson. En 2012, il est placé sur la liste rouge d’Interpol, celle-ci étant habituellement réservée aux grands criminels.
Le 21 juillet 2024, il est intercepté à Nuuk au Groenland par la police danoise lors d'une escale. Le Japon réclame son extradition sur son territoire, là-bas il risque 15 ans de prison, dans des conditions de vie jugées par certains comme inhumaines. Lui qui est âgé de 73 ans finirait ses jours en prison en cas d’extradition.
Le Japon accuse Paul Watson et son équipage d’avoir blessé un marin japonais avec de l’acide butyrique. Même si ce mot fait peur, cette substance n’est pas plus dangereuse que le jus d’orange. Elle était utilisée dans les bombes puantes rendant invendable la viande de baleine. Le gouvernement japonais reproche aussi au capitaine d’avoir entravé des pratiques commerciales alors qu’ils prétendent chasser à des fins scientifiques….
En ce jeudi 26 septembre où nous écrivons cet article, Paul Watson est toujours enfermé dans une cellule au Groenland. Le 02 octobre, quand vous pourrez lire cet article, nous en saurons plus sur son futur. Ce jour là, il y aura une audience qui va définir si oui ou non il reste en prison.
Suite à son arrestation, de nombreuses célébrités comme Pierre Niney, le groupe Shaka Ponk, Brigitte Bardot, Nagui ou encore Hugo Clément se sont mobilisées pour la libération du capitaine. Deux pétitions ont chacune recueillit des milliers de signatures. Plusieurs manifestations ont été organisées en France et dans le monde. Le groupe de rock Indochine a déclaré qu’il allait faire un concert gratuit en soutient à Paul Watson.
L’histoire se souviendra de lui comme l’homme qui dédia sa vie a la préservation des océans. Depuis sa création, Sea Shepherd aurait sauvé plus de cinq mille baleines indispensables à la biodiversité. Et le combat n’est pas encore fini…
« UN MONDE CAPABLE DE TRAQUER LE CAPITAINE PAUL WATSON COMME UN CRIMINEL EST UN MONDE QUI SE PRÉPARE À VIVRE SANS BALEINES. ET UN MONDE SANS BALEINES, C'EST UN MONDE SANS NOUS. » Lamya Essemlali présidente et fondatrice de Sea Shepherd France
Pétition pour demander la libération de Paul Watson : https://seashepherd.fr/petitions/petition/10/